La Lettre de la Terre – Juin 2024

[LA LETTRE DE LA TERRE]

👉 BONNE NOUVELLE

La concentration dans l’atmosphère de gaz HCFC a diminué plus vite que prévu. Il menaçait la couche d’ozone.
👉 Agis !

Soutenez le CCFD ! Une association catholique de solidarité internationale, car c’est aussi ça l’écologie !

👉 Edito

Faite votre bilan carbone en 10 mn !
J’ai cédé à cette proposition tenté de voir où j’en étais, persuadé d’avoir fait beaucoup d’efforts depuis quelque temps. Le postulat de départ : un Français émet 8T de CO2 par an et il faudrait redescendre à 2 T pour atteindre la neutralité. La claque ! J’arrive péniblement à 5T malgré le choix de me déplacer à vélo, de consommer local, d’avoir installé du photovoltaïque pour l’autoconsommation, d’acheter moins etc… Malgré les efforts entrepris, je n’ai fait que la moitié du chemin. Pour aller plus loin dans ma démarche, celle-ci devra être plus collective. Notre Pape François nous dit dans Laudato Si : « On répond aux problèmes sociaux et environnementaux par des réseaux communautaires », effectivement, le changement visant à limiter mon empreinte climatique individuelle n’est donc pas suffisant.

Pour aller plus loin, le défi doit être relevé collectivement. Pas simple en cette période où il semble de plus en plus difficile de vivre ensemble. Le changement c’est maintenant ! Sans doute, mais maintenant c’est tous les jours. Faire changement ensemble c’est regarder l’autre différemment. Un regard bienveillant apaise les relations, donne confiance, rassemble, rend heureux celui qui le reçoit mais aussi celui qui le donne. Le regard malveillant divise, rend aigre et malheureux. Tout est question de regard. C’est un peu comme deux paires de lunettes. Une qui vous fait voir le bien chez l’autre et une qui vous fait voir le mal. Ce qui complexifie la chose, c’est que nous sommes tous détenteurs d’une part d’ombre et d’une part de lumière et qu’en plus nous sommes tous dotés également des deux paires de lunettes. Ce qui veut dire qu’à partir d’une même réalité visible, je peux prendre la décision de voir le bien ou le mal chez l’autre. Tout dépend de la monture que je choisis.

Dans ces temps troublés, choisissons la bonne paire de lunette, celle qui révèle ce qui est bien chez l’autre. Ainsi nous pourrons mieux avancer ensemble sans nous cogner à l’aigreur des accusations « c’est la faute des étrangers, des politiques, des chômeurs, des …. ». Pour œuvrer ensemble à la sauvegarde du bien commun il faut en passer par l’isoloir, c’est un comble. Il nous faudrait imaginer un rassembloir. En attendant, je vais chausser mes lunettes pour choisir ceux qui vont nous aider à avancer dans un monde plus apaisé ne rejetant pas la faute sur les autres. Il serait bon de faire un bilan pour mesurer notre empreinte sur l’ouverture à l’altérité. Le changement est à l’intérieur de moi, tous les jours.

👉 Témoignage

Sœur Béatrix Guth, religieuse de la divine Providence à saint Jean de Bassel

❓ Comment vous êtes-vous convertie à l’écologie intégrale ?

Depuis toute petite, je me sens proche de la nature. Cela a toujours été important pour moi d’être en contact avec elle, les mains dans la terre. Mes parents étaient agriculteurs et mon père me faisait admirer ce monde sauvage autour de nous. Lui et ma mère sont morts de cancers liés aux produits phytosanitaires. C’est ce qui m’a poussée à faire des études de biologie. Un jour, j’ai été en mission dans une entreprise de réinsertion qui faisait du maraîchage bio. J’y ai travaillé la terre au contact de personnes en difficultés. C’est là qu’a mûri en moi l’écologie dite intégrale et quand Laudato Si a été publiée, ce fut une explosion de joie confirmant mon vécu.

❓ Quelle relation entre Foi et engagement ?

Durant le projet d’insertion, j’étais toujours accompagnée d’une équipe CMR (Chrétiens en Monde Rural) qui faisait le lien entre ce que je vivais et ma Foi. Ce lien était vivant grâce aux partages en équipe, qui sont aussi importants dans la vie religieuse. Mon engagement a développé et enrichi ma Foi, qui m’a permis d’aller de l’avant. En approfondissant par exemple Laudato Si et Fratelli Tutti. L’action change notre regard, une grande paix s’installe en nous, une joie malgré les difficultés. L’abandon et la confiance en la Providence est vraiment nécessaire, cela permet la résilience et l’espoir.

❓ Comment se passe la vie à saint Jean de Bassel, et pourquoi l’écologie y est devenue importante ?

Ce qui est important pour notre congrégation c’est la vie commune, bien que nous ne soyons pas toutes à la maison mère. Notre fondateur, Jean-Martin Möye, nous a donné le charisme de Providence. Faire confiance à Dieu, s’abandonner à lui, à travers simplicité, pauvreté et charité. Cela fait plusieurs années que nos chapitres donnent des orientations sur l’écologie et l’ouverture aux plus petits. Cela a toujours été ma mission dans l’insertion et le maraîchage. Il y a déjà 20 ou 30 ans j’étais entourée de gens vraiment écologistes et respectueux de la dignité humaine. C’est avec l’évolution des chapitres et de la société qu’on a perçu ce sens de l’écologie. Dans ma congrégation nous avons des commissions préparant les rencontres entre sœurs et je fais partie de celle qui travaille sur l’écologie, actuellement nous préparons la labellisation Eglise Verte. Saint Jean de Bassel accueille par ailleurs un tiers-lieu dans lequel l’écologie est au centre des engagements avec des associations comme celle pour la préservation de la biodiversité, Emmaüs, ASUJECCO…

❓ Que conseilleriez-vous à nos lecteurs pour leur conversion écologique ?

Avant tout, il faut observer et s’ouvrir à Dieu, l’accueillir dans la relation aux autres, à l’environnement, aux plus petits. Cette conversion est, je crois, une grâce qu’il faut demander. Nous devons être au service des plus humbles.
Dans nos équipes CMR il y a toujours un volet d’ouverture à l’autre. Nos rencontres et notre jardin sont des occasions d’échanges et de partage où l’écologie revient toujours comme un clin d’œil. Les gens sont ouverts et réceptifs. Cela nous enrichit énormément.
A saint Jean de Bassel, qui est l’entrée du Saulnois mosellan, la nature est belle, encore préservée et la contemplation est importante. Elle est une dimension du don gratuit de Dieu à toutes ses créatures.

👉 Note !

Les 30 juin et 7 juillet nous élirons les députés qui siègeront à l’Assemblée Nationale.
Allons voter et prions afin que nos dirigeants politiques prennent les bonnes décisions pour protéger notre maison commune, la dignité humaine et notre démocratie.

👉 Parle !

“L’amour pour toutes les créatures vivantes est le plus noble attribut de l’Homme.”
Charles Darwin