La Lettre de la Terre – Mai 2024

👉🏻 Bonne nouvelle

Les intercommunalités du sud meurthe-et-mosellan vont créer une société de développement des ENR ☀️💨

👉🏻 Agis

Écrivez à votre maire pour que la commune stérilise les chats errants. Pour la biodiversité et leur bien-être !

👉🏻 Édito

Les gouttes d’eau font l’océan…

Certaines personnes pensent que l’écologie, celle qui a un impact, n’est pas à leur portée, qu’elle n’est qu’un amalgame de réglementations internationales souvent incompréhensibles et reste assez éloignée de notre réalité.

Mais selon moi, la première étape de l’écologie réside dans le changement de son regard et de son cœur. Je crois en l’écologie de proximité. Il me semble en effet important de s’émerveiller de ce qu’on trouve autour de nous : des oiseaux dans nos jardins, des plantes qui percent le bitume de nos rues, des lichens qui recouvrent les murs de nos maisons.
Tous les êtres vivants, peu importe leur apparence et leurs capacités, ont un rôle à jouer dans leur environnement. Connaître et comprendre les êtres vivants, c’est le moteur de la protection et la préservation des écosystèmes.

Mon métier de doctorante en microbiologie me permet de découvrir chaque jour des facettes inconnues de la nature, qui se trouve pourtant proche de nous. Je cherche à mieux comprendre l’agencement judicieux des organismes invisibles à l’œil nu, et à découvrir l’œuvre de Dieu.

L’urgence climatique est aussi à notre porte. On ne le remarque pas forcément, mais l’intensité et la fréquence des catastrophes naturelles sont sans précédent (inondations, sécheresses et incendies, prolifération d’espèces envahissantes et maladies émergentes). Il est plus que nécessaire de protéger les écosystèmes qui nous entourent, qui servent souvent de barrage à ces évènements destructeurs.

On peut être tentés de céder au désespoir lorsqu’on prend en compte les mesures à mettre en place, mais je pense qu’il ne faut pas oublier que chaque discussion, chaque action, chaque vote, peut avoir un impact sur notre futur commun, mais aussi une grande influence sur nos proches.

👉🏻 Témoignage

Claude Choux, artisan tourneur sur bois et ancien agriculteur.

❓ Qu’aimerais-tu faire au sein de l’Eglise pour défendre l’écologie ?

Je me suis engagé au CMR (Chrétiens en monde rural ndlr) et dans l’équipe diocésaine à l’écologie intégrale. J’aimerais que l’Eglise change d’elle-même dans son fonctionnement. Dans le toulois, j’ai proposé qu’on étudie sur un an “Des arbres qui marchent” et qu’on s’interroge sur quelle Eglise on veut pour demain. L’environnement sera une porte d’entrée vers un changement de société. L’Eglise a alors ce rôle de donner du sens et des repères. Ce qui nous arrive est un chamboulement radical. Il faut que nous posions des actes forts, concrets et ambitieux. Modifier nos comportements, ce qui interrogera les personnes qui nous entourent et les encouragera à changer.

❓ Quel rôle joue ta Foi dans ton engagement et inversement ?

La Foi est un carburant. Elle donne du sens à ce que je fais et me motive. Si j’étais athée, je me dirais “bon, faut faire ça pour les autres, faire ma part mais après on disparaît, il n’y a plus rien”. La Foi me dit qu’on est seulement au début d’une aventure, que les “autres” sont mes frères, ma famille. J’ouvre alors les yeux sur une autre réalité. Quand j’écoute la parole le matin, ça donne du sens à ma journée. C’est la boussole qui m’aligne avec Dieu. Sans ça, on est dans un humanisme qui s’étiole, qui n’a pas de source. Mes engagements me disent que la Foi, c’est pas du baratin. J’y ajuste mes actes, les deux sont imbriqués.

❓ Parle nous de ton parcours professionnel, de formation.

J’ai un BTS en production végétale. Pendant 20 ans j’ai travaillé dans une importante coopérative agricole où j’ai été responsable régional. J’ai arrêté car je ne croyais plus au modèle de l’agriculture conventionnelle asservi par des coopératives éloignées des valeurs de la coopération. J’ai rejoint des copains qui s’étaient installés en bio. J’étais plus intéressé par le défi agronomique que l’environnement à vrai dire mais mes amis avaient parfois eu des gros soucis de santé à cause des pesticides. J’ai rencontré des gens avec un niveau d’études plus important que dans l’agriculture conventionnelle. Au bout d’un an je suis devenu président de la coopérative qui nous servait à vendre les céréales. Je me suis lancé comme un chrétien qui redécouvre Dieu ! J’ai été pris de passion pour ce monde là et la coopérative, Probiolor, s’est développée fortement. Au début il fallait tout faire nous-mêmes, un boulot de fou. Puis on a embauché une personne pour gérer le commerce, fait des partenariats avec d’autres coopératives partageant nos valeurs, monté une usine d’alimentation du bétail afin de vendre nos céréales… J’ai été président 7 ans puis directeur de l’entreprise. Il y a 2 ans et demi j’ai fait un burn-out et suis devenu tourneur sur bois.

❓ Quelle fut ta prise de conscience écologique ?

La première a été quand je me suis installé en agriculture bio. Les copains m’ont vraiment fait comprendre que les produits phytosanitaires ça tue. Autrefois quand j’en vendais, on ne se posait pas la question, on recherchait surtout la performance. Les gens avertis des risques étaient encore peu nombreux. J’ai apprécié écouter des gens qui pensaient autrement car dans le conventionnel on n’imaginait pas vraiment d’autres chemins. Un copain est décédé suite à la manipulation de phytosanitaires et ça a fait un déclic. Il y a aussi la conviction que l’écologie est liée au social, c’est pourquoi je suis missionnaire de Laudato Si qui remet en question notre manière de faire société. Dans le bio j’ai rencontré des gens qui avaient une autre manière de penser l’économie. Quand j’étais technicien dans le conventionnel, mon rôle était de rendre les agriculteurs captifs de mes conseils. Dans le bio c’était le contraire. Je formais les techniciens à rendre les agriculteurs autonomes pour qu’ils n’aient plus besoin de nous. Une coopérative c’est des adhérents mais aussi des salariés. L’entreprise était gouvernée horizontalement avec une juste répartition des salaires : rapport de 1 à 2 entre le plus élevé et le plus petit.

👉🏻 Note !

Dimanche 2 juin 15h
Projection du documentaire « L’eau, bonne nouvelle de la planète »
Salle sainte Thérèse à Villers-lès-Nancy.

& Samedi 8 juin 14h
Marche écospirituelle, sur le thème de « l’eau d’ici et l’eau de là ».
Carrefour de la Haute Borne à Clairlieu.

👉🏻 Parle !

“Si un plus grand nombre d’entre nous préférait la nourriture, la gaieté et les chansons aux entassements d’or, le monde serait plus rempli de joie.”
JRR Tolkien, philologue et romancier catholique.