Témoins de la solidarité et de la diaconie – Juin 2024

Chantal Fernandez, responsable du Café Sourire Société saint Vincent de Paul

Le sourire : un rayon d’Amour

 

J’ai 65 ans, je suis catholique pratiquante issue d’une famille catholique. Aujourd’hui veuve, j’ai vécu avec mon mari qui n’était pas franchement chrétien, qui avait ses propres croyances. Du fait que nous n’étions pas en phase là-dessus, je n’étais pas autant investie dans la Foi. Il était plus en opposition avec l’Eglise et nos enfants ont grandi avec ce double son de cloche. Il a été malade pendant 3 ans avant son décès, je l’ai accompagné jusqu’au bout. A sa mort, j’ai vécu comme une grâce ce retour à la Foi, la possibilité d’aller de l’avant. Je m’étais abonnée au magazine “Le Monde de la Bible” et j’ai reçu un courrier de la part de la Société saint Vincent de Paul (SSVP), un sac en tissu à remplir et à donner à quelqu’un dans le besoin. J’ai su que c’était ma voie, je l’ai vu comme un signe. Cela répondait à mes questionnements et j’ai contacté Michel Schamber, le responsable de l’époque. J’ai commencé par des maraudes il y a 3 ans, plus récemment je suis devenue responsable du Café Sourire à Nancy.

 

Une charité qui déborde…

… depuis 2 siècles

La SSVP a été créée par Frédéric Ozanam sous le patronage de saint Vincent de Paul en 1833. Etudiant à la Sorbonne, il ne supportait pas que ses camarades athées accusent les chrétiens de ne rien faire pour les pauvres. Avec d’autres jeunes, ils ont créé des conférences pour aider dans les quartiers populaires avec comme activité phare la visite à domicile. Elle existe à Nancy depuis 186 ans.

 

… sur les autres

Une fois j’étais seule bénévole pour la fermeture du Café Sourire. Or c’est du travail de tout ranger, remettre en place. Les accueillis se sont naturellement proposés pour m’aider. Ils étaient heureux de se rendre utiles et ce fut un moment de partage merveilleux. J’étais dans le besoin et, pour une fois, les rôles se sont inversés. Ils ont vu tout ce qu’il y avait à faire et moi j’ai constaté qu’il y avait une entraide.

 

… du cœur de Dieu

La Foi c’est ce qui me guide. J’ai beaucoup prié durant la maladie de mon mari, mais
je le faisais devant la TV grâce à KTO. Un jour je me suis dit qu’il était temps d’aller à la messe à l’église. J’y suis allée tous les jours. Je me suis rendue compte que l’eucharistie et l’adoration du saint sacrement me donnaient une énergie. Cela m’animait et me donnait envie de sortir de ma tour d’ivoire. Ce qui me motive au quotidien c’est un sourire, un geste bienveillant. On sent bien qu’on est animé par quelque chose.