La Bête et la petite Bonté

Dans le noir de nos extrémismes, de nos barbaries, quand plus une étoile ne luit, que reste-t’il ? Elle est là, bien présente, comme une faible lueur, alors que l’on n’attend plus rien…

Que reste-t’il quand nous demeurons sourds et aveugles aux signes des temps qui nous annoncent un déchaînement de folies guerrières et de cataclysmes climatiques ?

Elle est encore et toujours là, guettant les gouffres de la souffrance et de l’injustice.

Que reste-t’il quand nous avons opté pour le chaos ? Elle se fait encore plus petite à un point que nous finissons par ne plus la voir… et puis soudain, telle une jeune gazelle, elle bondit transformant son silence en don.

Elle, on l’appelle la “petite Bonté”…

Quand toutes les autorités se sont effondrées, dans l’anarchie dépourvue de morale, dans la détresse humaine la plus totale, la petite Bonté donne le peu qu’elle peut donner : elle ne sait faire que cela ! Ses adeptes sont perçus comme des “esprits faibles”, des “utopistes”… La petite Bonté est si fragile devant la puissance du Mal et ses idéologies mortifères qu’elle préfère se tenir à l’écart de tout système, de tout parti.

La petite Bonté n’est que gratuité ! Ceux qui la servent se nomment les “mendiants de la compassion” et ils révèlent le Bien, le Bon et le Beau. Face à eux, la Bête, la monstrueuse Bête, déploie ses ailes et ses griffes sur le Monde. Tout n’est que division et destruction sur son passage. Mais la petite Bonté tient bon ! Quand tout semble fini, elle ressuscite ! La petite Bonté est le dernier rempart avant le grand effondrement. Depuis la nuit des temps, elle se tient aux côtés des plus faibles et des plus fragiles leur apportant secours et réconfort, seule et ultime survivante héritée du Paradis perdu.

“Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent” dit Jésus (Mt 5, 44)
“Évitez de faire vos bonnes actions devant les gens de façon à ce qu’ils vous remarquent” dit-il encore (Mt 6,1)