Ils nous partagent leur vision de la conversion missionnaire

Dans le cadre de la démarche de conversion missionnaire initiée en décembre dernier, notre évêque, Monseigneur Pierre-Yves Michel a publié sa lettre pastorale Vers plus de fraternité à la Pentecôte.

À l’occasion de cette lettre, nous vous proposons de découvrir les témoignages de 3 acteurs pastoraux de notre diocèse. Chacun nous partage ses petits pas pour entrer en conversion et mieux annoncer la joie de l’Évangile.

Père Marc Haeussler, curé modérateur du secteur pastoral de Nancy Sud

« Se convertir est sans doute un acte permanent. Entendons par là que sur notre chemin vers Dieu en cette vie, nous ne sommes jamais arrivés. Quand nous croyons bien voir par nous-mêmes, seuls, c’est que nous ne voyons pas bien. Ce déplacement dans la manière de voir – Dieu, soi-même, les autres – passe par une docilité au Christ venant purifier nos idées trop rapides sur Dieu. Il s’agit donc de se laisser surprendre par sa Parole et d’accepter aussi d’entrer en dialogue avec ce que les autres me disent de Dieu. Certes, cette attitude ne va pas de soi ni par de simples éléments de langage répétés en boucle. Sans doute nous faut-il passer par des actes simples à poser, en essayant par exemple de faire primer la présence gratuite aux gens sur le fonctionnement de nos structures – même si celles-ci ont leur rôle, bien évidemment. « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux », nous assure le Christ. Une initiation pouvant mener peu à peu vers une vie nourrie par les sacrements. Les mots de saint Vincent de Paul peuvent nous y encourager : « N’ayons pas peur des petits commencements. »« 

Pierre Philippe Arnould, coordinateur de la paroisse Saint-François du Blâmontois

« C’est un défi pour nous tous ! Être des témoins visibles sans prétention et sans complexes poussés vers la rencontre par la Visitation. » Pierre-Philippe Arnould le confie tout de go, la démarche de conversion missionnaire sous l’action de l’Esprit Saint offre des perspectives intéressantes. Pour autant, il est important de tenir compte des divers contextes. En tant que coordinateur paroissial dans le Lunévillois (paroisse Saint-François du Blâmontois), il doit intégrer plusieurs facteurs liés au rural comme la raréfaction des prêtres sur son secteur et des fidèles âgés. Les défis existent, charge à nous tous de les relever : « Tout le monde doit se mettre en mouvement car la conversion implique le changement de nos attitudes pastorales. Il faut se laisser pousser et guider par l’Esprit Saint puisque nous sommes censés vivre en disciples missionnaires. » Pierre-Philippe Arnould estime qu’il est primordial d’éviter deux écueils : « Premièrement, l’inertie des habitudes avec le sempiternel « on a toujours fait ainsi », sans recul, qui nous complaît dans le devoir en perdant le sens du signe. Deuxièmement, le « il faut » du volontarisme qui conduit à enterrer l’Évangile. Il convient donc d’emprunter le bon sillage entre ces deux extrémités pour avancer au mieux dans l’esprit de la démarche proposée. En n’oubliant pas d’être surtout des témoins heureux de la Bonne Nouvelle. »

Noémi Plauche Gillon, paroissienne dans la paroisse Bienheureuse-Alix-le-Clerc du Madon

« Nous sommes appelés à rester dans une démarche de conversion et de mission pour annoncer le message du Christ ». Noémi Plauche Gillon, chrétienne engagée auprès des adolescents et de l’étude biblique sur sa paroisse du Saintois-Bayonnais, se retrouve pleinement dans la démarche proposée par Monseigneur Michel. Soucieuse de l’avenir de l’Église, cette mère de famille constate qu’en dépit du profond désir des familles et des jeunes générations de s’impliquer, les obligations du quotidien se révèlent être un frein. « Il serait nécessaire que des familles puissent davantage s’engager en étant par exemple envoyées en mission. Des pistes de réflexion sont à exploiter en ce sens. » Concernant les adolescents qu’elle côtoie quotidiennement en tant qu’enseignante, Noémi estime que la transmission du message doit mieux prendre en compte leur univers : « Nos enfants feront l’Église de demain. Sachons les préparer en les rejoignant le mieux possible. La démarche de conversion missionnaire nous y incite fortement. »